Histoire et Patrimoine

En fait, l’origine de Raddon n’est pas connue mais en 1258, le village s’appelait Randon et c’est en 1510 qu’il s’appelle définitivement Raddon.

Selon une tradition, un camp romain aurait été situé à Raddon et Chapendu. Cependant, aucune recherche n’a pu confirmer l’existence de celui-ci. Le nom étrange de “Chapendu” est également à la source de nombreuses légendes : il serait issu du fait que les moines de Saint-Colomban accrochaient leurs capes aux arbres pendant les travaux de défrichements, d’où le nom de “cape-tendues”. A moins que ce nom ne soit une déformation de “Champs pentus” ou une contraction de “Cha Pen Du”, expression qui en celte signifiait “début de forêt noire”…
De façon beaucoup plus certaine, nous pouvons rappeler qu’au XIXème siècle, de nombreuses exploitations animaient la commune : moulins à huile, carrières de grès et de laves, papeterie et tissage.
 

Raddon et son patrimoine :

Le patrimoine forestier (982 hectares) est la principale source de revenu par la qualité de ses hêtres. D’ailleurs la forêt est célébrée tous les 2 ans par la traditionnelle fête du bois le dernier dimanche de Juillet avec son spectaculaire concours de bucherons et une exposition artisanale de grande qualité.
Le village de Raddon a su conserver ses richesses d’antan.

L’église de Raddon et Chapendu :

Situation : au centre du village sur CD6 Luxeuil-Faucogney. Elle a été dessinée par l’architecte Félix-Hercule Grandmougin (1805-1879) et construite en 1850 en grès extrait des carrières avoisinantes. En retrait de la voirie, la façade en pierre de taille appareillée présente un portail central en plein cintre et une superposition de pilastres jumelés portant entablement d’où émerge la tour du clocher. Clocher porche intégré dans une façade et coiffée d’une toiture à l’impériale à lanternon. L’espace intérieur apparaît véritablement comme un compromis entre l’église-halle comtoise du XVIIIe siècle et la formule basilicale prisée par le conseil des Bâtiments civils depuis le début du XIXe siècle. 

Les chalots :

Les chalots sont des petits greniers à grains annexés aux anciennes fermes. Le chalot ou chello est une dépendance de la ferme d’un petit territoire situé à la limite des Vosges méridionales et des Vosges saônoises. Véritable coffre-fort, cette annexe à la ferme est utilisée comme grenier pour la conservation du grain, de l’alcool, de la nourriture et des trésors de la famille. Il se trouve principalement éloigné de quelques mètres de la ferme. La raison en est simple : en cas d’incendie de la ferme, les récoltes et les richesses seront épargnées. Plus de 300 chalots sont répertoriés sur sept communes lorraines et francs-comtoises. La première mention retrouvée à ce jour de ce petit grenier date de 1575.
C’est une construction réalisée tout en bois. Sa structure en chêne est assemblée par tenons et mortaises (en charpenterie, technique appelée embrèvement), que l’on remplit par d’épaisses planches en sapin, ce qui permet à la construction d’être complètement démontable. La couverture de la caisse est composée d’une charpente en chêne recouverte de « laves » en grès (ou lauzes).

www.routedeschalots.fr

Les Pierres aux Sacrifices

Dans la forêt communale se trouvent des « pierres aux sacrifices », qui auraient servi jadis à des rites païens sacrificiels. Dans les hameaux avoisinants (sur la route de Fougerolles), on peut voir également la « Pierre de la Miche » (table en pierre où Saint Valbert aurait pris un repas et donc posé sa miche de pain, selon la légende) et la « Pierre du Gaulois » (pierre dont la forme suggère celle d’un Gaulois couché).

Moulin à farine, puis minoterie et usine de produits pour l’alimentation animale Jules Saguin.

Au XIX° siècle, Raddon fut le siège d’une importante activité industrielle. A une papeterie fondée en 1826 succéda un tissage vers 1860 auquel fut adjointe une filature située au Maires d’Avaux (Commune de Saint Bresson)
 
Histoire :
Ne figurant pas sur la carte de Cassini (1760), ce moulin à farine a vraisemblablement été établi à la fin du 18e ou au début du 19e siècle. Propriété de Claude-François Pierey en 1826, il a été agrandi de deux travées vers l’ouest. Il est exploité dans les années 1930 par la famille Saguin.
Après la Seconde Guerre mondiale s’ajoute à la production de farine celle de produits pour l’alimentation du bétail. Un nouvel atelier de fabrication est adossé au mur nord entre 1945 et 1950. Une vaste demeure est construite pour le meunier vers 1950. La minoterie ferme ses portes vers 1963. Elle a été achetée en 1983 par un particulier et sert de dépôt de brocante. Une ribe (paire de meule servant à écraser des oléagineux ou des fibres textiles) est mentionnée en 1826. Vers 1950, le moulin renferme des appareils à cylindres, une paire de meules, un plansichter, un moteur électrique et une turbine. 3 personnes sont employées en 1931, une dizaine au début des années 1950. Adresse : 5 rue du Moulin.

Distillerie, établissement vinicole et usine de boissons non alcoolisées Ogier, puis Peltey.

Patrimoine classé, étudié ou inscrit dit « distillerie », établissement vinicole et usine de boissons non alcoolisées Ogier, puis Peltey à Raddon et Chapendu (Haute Saône 70280).

Histoire :
Cette distillerie a été établie vers 1900, fondée par Isidore Arnoux, ou repris par Jules Ogier (ou Augier) en 1907, auquel s’associe son gendre Peltey en 1919. Elle entreprend, à une date indéterminée, la fabrication de vin et de limonade. Après la Seconde Guerre mondiale, la société devient également entrepositaire de boissons (alcools divers, bière). Des magasins et entrepôts industriels, ainsi qu’un nouveau local de distillation, sont construits dans les décennies 1970-1980. La société Peltey a cessé ses activités en 2003. La quasi-totalité des bâtiments est aujourd’hui désaffectée. Néanmoins, l’entreprise poursuit en 2005, sous une autre raison sociale, une activité artisanale de distillation. Présence de deux alambics dans les années 1960. En 2005, la société exploite quatre alambics (deux de 800 l et deux de 2200 l) et huit cuves de fermentation. Elle conserve également dans la cour un alambic ambulant de 1925, de marque Girod-Cellier (Aix-les-Bains, 73). 24 personnes sont employées vers 1970. Adresse : 9 avenue du Breuchin

Tissage de coton Desgranges

Histoire :
Par arrêté préfectoral du 30 juin 1826, les frères Charles et Léopold Desgranges obtiennent l’autorisation de transformer le moulin à blé et la scierie, dont ils sont propriétaires, en une papeterie mue par une roue hydraulique. En 1861, la papeterie est convertie en tissage mécanique, mis en mouvement par la force hydraulique et une machine à vapeur de 40 ch, et appelé tissage du moulin du Breuil. Il est approvisionné en filés par la filature de Saint-Bresson (IA70000105), établie à cette époque par les frères Desgranges et située 2 km en amont. La production était absorbée par la société de teinturerie Vaucher (Mulhouse, 68). L’atelier principal à deux étages est détruit par un incendie en 1902 ; il est reconstruit peu après en rez-de-chaussée couvert de sheds. La société, devenue Adrien Desgranges et Cie en 1898, est transformée en société anonyme en 1921 sous le nom de Société des Ets Desgranges et Cie. Le tissage connaît une période de crise dans la décennie 1920, mais se modernise après la Seconde Guerre mondiale. Il ferme ses portes en 1961. Les bâtiments sont utilisés pendant quelques années par la société allemande Battenfeld, spécialisée dans la fabrication de machines à injecter le plastique. L’usine a été en grande partie rasée en 1997 pour laisser la place à un lotissement. Seuls subsistent quelques travées d’atelier couvertes en sheds, qui servent d’entrepôt commercial, ainsi qu’une maison d’employés. En 1826, le moulin à blé et la scierie comptent deux tournants mus par trois roues hydrauliques. Une machine à vapeur de 40 ch est attestée en 1861 et une usine à gaz, pour l’éclairage, en 1869. Vers 1930, le tissage actionne 300 métiers.Il emploie 22 enfants en 1867, 72 hommes, 101 femmes et 29 enfants en 1875, 80 hommes, 98 femmes et 27 enfants en 1893, et 149 ouvriers en 1931.

La dernière partie de l’usine en sheds vient d’être démolie fin 2014 afin de laisser place à des logements Seniors.
Adresse : rue des Planchottes
Type : Inventaire général du patrimoine culturel Epoque : 1er quart 20e siècle

Distillerie, établissement vinicole Ménigoz, actuellement garage de réparation automobile.

Histoire :
Cette distillerie a été fondée à la fin du 19e ou au tout début du 20e siècle par Joseph Ménigoz. La matrice cadastrale signale diverses constructions (maison, hangar et entrepôt) entre 1898 et 1911. L’établissement produisait différents alcools de fruits (cerise, mirabelle, poire, myrtille, framboise), ainsi que des vins sucrés (guignolet) et des spiritueux. Outre deux ouvriers-distillateurs, cette fabrique employait un tonnelier et un chauffeur. Un entrepôt industriel, situé de l’autre côté du chemin au nord, abritait cinq foudres pour le stockage du vin et les cuves de fermentation des fruits ; il a été converti en maison d’habitation. L’établissement ferme ses portes vers 1965-1970. Il est depuis occupé par un garage de réparation automobile. Une chaudière à vapeur, système Field, a été autorisée en 1923. Dans les années 1950-1960, la distillerie compte quatre alambics fixes, deux alambics ambulants de 300 l (à bain-marie), et un alambic de raffinage de 200 l (à feu nu).6 personnes vers 1950.
Adresse : 6 avenue du Breuchin
Type : Inventaire général du patrimoine culturel Epoque : 1er quart 20e siècle.